Au début de l’année 2020, j’avais le sentiment que cette année serait la meilleure année de ma vie. Mes rêves, mon salaire, ma vie sociale et mes amis ont été constants tout le long de 2019. La seule chose que j’espérais, c’était que cette année serait meilleure que la précédente et cela a été le cas pour les premiers moins.

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J’avais un emploi stable pour la première fois de ma vie. Un travail où je pouvais faire deux choses que j’adore : la danse et le drame. Là, je pouvais être mon véritable moi complètement et je pouvais être sans souci complètement. Je suis une Drag Queen. Où je travaillais, le club « Oráculo » à Medellin, j’étais acclamée*, aimée, acceptée, appréciée et appelée « Katriska ». J’étais l’une de plus célèbres Drag Queens. Pendant ces moins j’ai été réservée pour un spectacle tous les soirs, donc mon salaire a été plus élevé et mon frigo a eu plus de nourriture. Aussi dans ces moins, j’ai pu envoyer plus d’argent à ma mère à Cali, Valle del Cauca et apprécier des lieux plus emblématiques de Medellin avec mes amies. Cette ville m’a toujours impressionnée mais aussi m’a déçu quand un homophobe m’a presque poignardé pour être un homme gay fier. Mais, je pense que Medellin a été l’un des endroits où j’ai trouvé le plus des opportunités de faire Drag. Quand, j’étais à mon heure  de gloire, j’ai décidé de voyager à Cali et visiter ma mère pour lui annoncer une bonne nouvelle sur ma promotion de manager commercial.

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J’ai demandé la permission au club pour deux fins de semaine, puis j’ai acheté les billets d’autobus, j’ai téléphoné ma mère et préparé tout pour le voyage. Après 12 heures consécutives dans cet autobus, je suis arrivé à ma belle Cali et j’ai retrouvé ma famille et j’ai été heureuse de voir ma mère et mes frères ; ils étaient très grands et responsables avec leurs carrières universitaires. Malheureusement, je n’ai pas pu étudier parce que je devais travailler pour aider ma mère et mes frères. Toutefois, je n’ai aucun regret parce que je sentais que j’ai fait quelque chose de bon pour mes frères.

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Pendant la première semaine dans ma maison à Cali, je n’ai pas pu croire comment je manquais les « marranitas », le « cholao’ », le « aborrajado » et autres délices vallunas. Quand les nouvelles sur un nouveau virus ont commencé à circuler en Colombie et en moins de trois jours on a décrété un couvre-feu dans tout le pays. A ce moment je n’ai pas pu imaginer que cette situation allait se développer comme jusqu’à présent, j’ai imaginé que cette situation serait pour peu temps mais je me suis trompée… parce qu’après deux semaines on a déclaré une quarantaine obligatoire, je ne pouvais pas croire ce qui se passait. J’ai commencé à m’inquiéter sur tous mes affaires, mon appartement à Medellin, le club et mon salaire. Je n’ai pas su comment j’allais payer mon loyer sans recevoir un salarie. J’avais peur de revenir. Quelque part, j’ai eu la chance de passer ces moins avec ma famille, au moins j’avais quelqu’un qui me voyait pleurer.

 

J’ai réussi à résoudre le problème avec

mon appartement. J’ai annulé le bail,

j’ai demandé à un ami de prendre

toutes mes affaires et de les garder

pendant que je trouvais une forme

d’envoyer mes affaires à Cali. Ma vie

était en désordre, comme l’a toujours

été. J’ai pensé que je me suis habituée

à la vivre ainsi, mais la stabilité de

l’année dernière m’a fait attacher à la

vivre d’autre forme.

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L’incertitude m’a envahi jusqu’ici, ce qui m’aide à tenir le coup, c’est le Drag, le maquillage et la danse « Vogue ». Mais maintenant, je manque le plus que jamais de : la scène, le public et l’adrénaline de mon spectacle en direct. Je pense que chaque jour après que je me réveille, je rêve encore les yeux ouverts, je rêve de cette scène et du public que je ne sais pas si je reverrai.

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FIN

 

* Parfois les Drag Queens s’auto-définissent au féminin pour leurs personnages et le spectacle qu’ils réalisent. Pour cette raison, j’encadre ce comportement quand j’utilise les terminaisons féminines dans cette partie.